L’orphelinat voit le jour en 1952, Créé par le premier évêque de Nyundo Monseigneur Aloïs Bigirumwami, dans des locaux inadaptés et éloignés du premier centre de soins. Une infirmière belge en assure la direction jusqu’en 1991.
En 1964 l‘orphelinat Noël, tel que nous l’avons connu avant le génocide, est construit à Nyundo, à 10 km de Gisenyi. Les enfants sont transférés à Noël L 25 décembre 1966 (d’où le nom de Noël), ils sont 52.
En une vingtaine d’années, (1966-1987), plusieurs centaines enfants sont accueillis par l’orphelinat. Ce sont des bébés orphelins de mère (quelquefois des deux parents) qui réintègrent leur famille vers l’âge de trois ans avec un suivi assuré.
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Athanasie Nyirabagesera, présente à l’orphelinat depuis 1987, prend sa direction officielle en 1991.
Et c’est en 1989 qu’Athanasie Nyirabagesera demande pour la première fois l’aide des « Enfants Avant Tout » pour subvenir aux besoins des 80 enfants dont elle a la charge.
Depuis cette date de nombreuses actions sont menées par les EAT:
-Présence d’une infirmière française bénévole jusqu’en 1994, aidant et formant le personnel rwandais (Sha, Valérie…).
-Participation à de nombreux projets ponctuels (réfection des sanitaires, construction d’une classe gardienne…),
-Prise en charge financière d’une importante partie de la maintenance quotidienne concernant la nourriture, les médicaments, le bois de chauffage, les frais de scolarisation de certains enfants, les salaires des infirmières Rwandaises…
————————————————————————————————————————C’est pendant cette période, fin des années 80 jusqu’en 94, que les adoptions au Rwanda ont été réalisées.
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Avril 1994. Déclenchement du génocide qui fera entre 800 000 et 1 million de morts sur une population de 7 millions d’habitants……..
Dès le début des massacres, de nombreuses menaces de mort sont dirigées contre les enfants de l’orphelinat. Les EAT, avec l’aide de diverses autorités, réussissent, dès la fin avril, à faire évacuer l’orphelinat à Goma, ville frontière Zaïroise, distante d’environ 20 kilomètres.
Ils sont 350 à partir sans aucun bagage. Valérie, infirmière de l’association, est alors sur place.
Mai-Août 1994. L‘orphelinat à Goma accueille 600 enfants. Choléra, dysenterie, malnutrition, font des ravages. Les EAT décident de recruter une infirmière supplémentaire et un médecin à Goma.
Une somme importante est engagée à ce moment là par l’association. Une subvention exceptionnelle du ministère de la coopération aide à couvrir les frais occasionnés par l’exode à Goma.
A la fin du mois d’août, Valérie, qui a pu retourner à Nyundo, nous annonce que l’orphelinat a été saccagé. Le Conseil Régional de Bretagne nous aide à financer la remise en état des anciens bâtiments et l’aménagement de nouveaux locaux contigus prêtés par l’état rwandais, (un ancien centre de formation professionnelle) pour accueillir les enfants orphelins du génocide.
Le 19 septembre 1994, les enfants peuvent revenir à Nyundo, ils sont 600 enfants et 50 adultes. Tous les enfants évacués en avril ont été sauvés.
Fin 1994, le Rwanda est un pays anéanti, plus aucune institution ne fonctionne, les adoptions sont bien sûr arrêtées. La mission des responsables de l’orphelinat est la réunification des familles, rapprochement des enfants « perdus » de leur famille proche ou élargie.
De 1994 au début des années 2000, 956 enfants ont « été réunifiés ».
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1997-1999. L‘orphelinat subit de nombreuses attaques perpétrées par des miliciens. Pas de morts mais pillage des stocks de vivres et abattage de tout le troupeau de vaches, (une fortune au Rwanda).
Les EAT envoient de l’argent pour cimenter les fenêtres donnant sur l’extérieur et sécuriser les dortoirs de filles. Les EAT font aussi parvenir à Nyundo des médicaments et du lait infantile indispensable aux nombreux bébés, plus de 60 de moins de 2 ans, avec l’aide de la coopération française pour cet envoi,
En 1999, Athanasie souhaite redémarrer un élevage de vaches. Plusieurs actions nous permettent de financer une partie de l’achat de ces vaches.
En 2000, nous participons pour une part importante à l’achat d’un minibus.
En 2001. Valérie va passer quelques jours à l’orphelinat. Elle financera des achats indispensables et l’installation des premiers fils à linge.
Cette même année, l’état rwandais confie à l’orphelinat 20 enfants handicapés mentaux …qui sont toujours là aujourd’hui.
En janvier 2002, Eruption du volcan Nyiragongo.
Une action est mise en place et une aide exceptionnelle est envoyée pour financer les importantes dépenses dues à l’éruption : afflux de réfugiés à l’orphelinat, dégâts matériels…
Un couple de médecins français passe quelques jours à l’orphelinat, consulte tous enfants et achète au nom des AET les matelas, toujours en place aujourd’hui, pour les lits des bébés.
2003: Premier voyage d’une famille adoptive au Rwanda, l’accueil est extraordinaire, l’émotion palpable tout au long du séjour. C’est encore la survie et l’insécurité à Nyundo.
L’armée reste présente auprès de l’orphelinat jusqu’en 2003.
2004: Suite au voyage de l’année précédente, nous remplissons un container (high-cube) de 73 m3 de mille et mille choses indispensables qui partira au mois de juin pour Nyundo.
2005: Installation des premiers panneaux solaires (eau chaude), achetés avec l’aide de l’association bretonne « Clair de lune » et transportés par le premier container.
Avril 2006: Préparation et envoi du deuxième container qui contenait, en plus des grosses pièces, plus de 600 cartons.
Novembre 2006: Une délégation EAT (voyage privé) se rend à Nyundo pour fêter le jubilé de l’orphelinat. La rupture des relations diplomatiques entre le Rwanda et la France intervient pendant ce séjour… Espoir avorté de reprise de l’adoption…
Avril 2009: Envoi de deux palettes de lait 1° et 2° âge suite aux problèmes de lait bébé en Afrique.
Novembre 2009: Montage de la deuxième installation de panneaux solaires …entre autres choses… Et reprise des relations diplomatiques franco-rwandaises.
Année 2010. Les « Enfants Avant Tout » continuent à apporter leur aide financière mensuelle à l’orphelinat, accompagnée d’un budget exceptionnel qui pourvoit à certaines dépenses d’urgences.
L’orphelinat héberge aujourd’hui 612 enfants. (Chiffres de décembre 2009)
Depuis sa création, l’orphelinat a accueilli 3029 enfants.
956 ont « été réunifiés » après le génocide.
65 ont été adoptés.