24 novembre 2007 
Aéroport Charles de Gaulle  - 23 H

Décollage dans la nuit et survol de la capitale; Une féerie de lumières, un spectacle somptueux.
Après un virage à gauche, survol de la Tour Eiffel et de la Place de l’Etoile illuminées.
Le Boeing prend de l’altitude et s’enfonce doucement dans la nuit.
Cap sur Addis Abeba en compagnie d’Yves Ferrez, Claude et les deux Geneviève.

 

Dimanche 25 novembre 2007
 4H du matin

Terre d’Afrique vue du ciel. Un fil rouge incandescent sur la ligne courbe de l’horizon qui au fil
des secondes, des minutes illumine doucement la voûte céleste.
ne gamme chromatique se décline et envahit la nuit qui devient bleue, un bleu profond.
Alchimie de la Lumière. Le premier matin du premier jour du monde, silencieux au milieu du murmure
des galaxies en dérive. Splendeur des couleurs célestes et la terre noyée dans la nuit attend que l’aube la révèle.

Atterrissage à l’aéroport d’Addis. Les premiers pas sur cette terre d’Ethiopie. Un sentiment d’irréel.
Le comité d’accueil nous attend. Nous embarquons dans les bus ;  direction la Villa d’Yves Ferrez qui a fait le
voyage avec nous. Petit déjeuner, douche et quelques pas dans la rue pour respirer Addis et faire quelques photos.
Une petite visite au Toukoul en fin de matinée. Une grande émotion à la vue de l’orphelinat, un oasis.
Les cris des enfants qui jouent insouciants dans la douceur de ce dimanche matin.
Découverte des lieux, un personnel qui nous accueille avec beaucoup d’attention.

Après un repas réparateur, Yves Ferrez nous emmène nous balader sur le Mont Entoto, 3.000 mètres d’altitude.
Une vue magnifique sur Addis, Addis entourée de montagnes bleutées, montagnes nimbées de brumes.
Un aperçu de l’église Sainte-Marie et visite de l’église orthodoxe Raguel, d’architecture octogonale entourée
d’un balcon ; le guide nous entraîne à l’intérieur, des peintures de scènes bibliques aux couleurs vives ravissent
notre regard.
Ensuite nous visitons deux galeries d’art ; nous découvrons des œuvres originales de peintures naïves
contemporaines. Puis retour sur Addis, circulation intense de fin d’apès-midi.

Lundi 26 novembre – 7h30
Départ d’Addis pour Kombolcha 378 km 8heures de route et de pistes ; Wendis au volant du 4X4 NISSAN.

Nous quittons Addis en pleine effervescence matinale ; des bouchons, des klaxons multiples et variés. Après
avoirtraversé les faubourgs nous quittons la ville. Nous parcourons la première partie du trajet à un rythme
empreint delenteur du à l’état de la route. Cette lenteur me convient, elle permet de voir les paysages, les
villages de toukoul,les villageois vaquer à leurs occupations ; petites échoppes de marchands, menuiseries,
garages,ateliers de métallerie,grilleuses de maïs, de piments, vendeuses de fruits et légumes, assises à
même le sol, un délice pour les yeux.
Des groupes d’écolières et d’écoliers se rendent à pied dans les écoles et les collèges ; impressionnant
ces groupes dans leurs uniformes. Après Debre Sina, nous empruntons des routes sinueuses,
vertigineuses, serpentant dans un environnement minéral grandiose et qui nous conduisent  dans
des vallées au climat clément.Vallées de cultures : orge, blé, tef tomates, pois, bananiers… des oueds à
sec, des oueds où coule parfois un ruisseau où viennent s’abreuver les troupeaux. Les moissons battent
leur plein.
Dans les champs, sur des aires de battage s’activent les paysans ; battage effectué par les vaches qui tournent
et foulent les gerbes. Puis la paille est assemblée en dômes : des toukouls de paille forment des villages
lilliputiens.Des troupeaux traversent la piste, patience de Wendis. Les femmes marchent sur le bas côté
: porteuses d’eau et porteuses de bois d’eucalyptus ou de gerbes de paille. Cols et vallées se succèdent nous
offrant un paysage sans cesse renouvelé. Des forêts d’eucalyptus s’étendent sur le flanc des montagnes,
des euphorbes majestueuses se dressent dans le ciel. Avant d’arriver à Kompolcha, à notre gauche le
Mont Abayué Meda  surplombe la vallée du haut de ces 4305 mètres.
17 h arrivée à Kombolcha, 1.850 mètres d’altitude. Une température estivale. Une petite ballade pour humer
l’ambiance. Visages d’enfants rieurs, des artisans affairés à la construction d’un châssis de camion, échoppes de
CD qui diffusent de la musique et qui par leur niveau sonore animent les rues, une femme qui pile du sorgho, un
vieillard portant à l’aide d’un bâton balancier une kyrielle de poulets, des garçons qui jouent au ping-pong sur une
table qui ressemble de loin à la table du même nom, des ado qui jouent au baby foot, des jeunes filles qui
bavardent en rentrant chez elles, des euphorbes en fleurs, un bougainvillée aux couleurs éclatantes; la vie tout
simplement. Et puis la nuit qui tombe vite, trop vite.
Passage de la lumière à l’obscurité sans transition. Une bière St-Georges bien fraiche dans la douceur du soir ; des
couleurs plein les yeux, les images du trajet qui se télescopent. Un repas sympa nous permet de recharger les
batteries et d’échanger sur nos impressions du jour.

Mardi 27 novembre – départ 8h 

En route pour la ville de Libella. En route avec une heure de retard car au petit matin Windis a eu la mauvaise
 surprise de  découvrir un pneu à plat. N’étant pas question de repartir sans roue de secours, une réparation
 s’imposait.Cette heure nous a permis de flâner autour de l’hôtel et de savourer l’aube naissante qui illumine les
 montagnes environnantes. Une journée de rêves nous attend. Départ, 180 km de piste en travaux nous attendent :
 constructions d’aqueducs en pierre pour évacuer l’eau dévalant des montagnes en saison des pluies,
 élargissement de la piste en taillant dans le flanc de la montagne. Un chantier pharaonique, des centaines
 d’équipes à pied d’œuvre, un va et vient incessant de camions. Des engins de TP chinois, une main d’œuvre
innombrable, en rapport avec le gigantisme des travaux. Cette piste sinueuse franchit des cols de 3.000 mètres
 en passant par Dessie jusqu’à Weldiya.
Des arrêts fréquents dus au chargement, déchargement des camions par des pelleteuses bloquant la voie.
Ces arrêts nous permettent d’apprécier, la qualité du travail des ouvrages exécutés, le paysage magnifique qui
s’offre à nos yeux. Des paysages somptueux toujours renouvelés à chaque passage de col.
Le Vivarais, les Cévennes puissance 100. Les montagnes s’élèvent en étage jusqu’à l’horizon, des sommets à 3.000,
3.500 et 4.000 mètres ; la piste bordée de villages de toukouls. Des troupeaux d’ânes, de zébus, de chèvres, de
chevaux.Des dromadaires en file indienne portant leurs charges. Toujours des nuées d’enfants en chemin vers
leur école souvent distante pour certains de plusieurs kilomètres de leur toukoul.
Des vallées fertiles avec des champs de blé, d’orge, de sorgho,des bananiers. Des Oueds à sec d’une largeur qui
laisse présager le déferlement des masses d’eau. Un kaléidoscope de vert,de jaune, d’ocre aux nuances changeantes.
Des paysages à couper le souffle. Puis la ville de Weldiya. Nous traversons un plateau situé à 3.000 mètres.
L’air devient frais, très frais. Des toukouls, des champs d’orge, de blé et de tef.
Une lumière diaphane et crue, balaye le plateau. La piste, des nuages de poussière rendent le paysage pour
quelques secondes fantomatique. Fin du plateau ; une descente vertigineuse en direction de Lalibela.
Dans le soleil couchant de nouvelles chaines de montagnes en dégradé apparaissent. Un monde féerique ;
le soleil se jouant des nuages irise les sommets, les flancs des collines,  les crêtes, dans un tourbillon de lumière.
Magie des jaunes et des ocres, célébration des verts.
Un paysage en mutation permanente. Quelques gouttes de pluie. Labibela apparaît ; masse noire dans le
crépuscule. La courroie de l’alternateur a lâché ; pas de phares. Il est temps d’arriver. L’ascension, les derniers
kilomètres, nous traversonsla ville dans une semi obscurité. L’intérieur des maisons s’allume.
Des boutiques de souvenirs, d’objets de culte côtoient une boutique de baskets dernier cri.
Descente sur notre hôtel ; une rue pavée se déroule devant nous. Arrivée, hôtel superbe.
Douche et un passage au bar obligé après ces heures de poussières, ces heures d’émerveillement.
Bar et salle de restaurant sont deux immenses toukouls, ambiance feutrée, reposante.

 

 

Mercredi 28 novembre
Visite de Labilela

Départ 8H30 avec notre guide Mass parlant français après un petit déjeuner consistant.

Les églises, trésor architectural de la chrétienté nous offrent un spectacle fascinant. Eglises creusées dans
 la roche à la verticale en forme de croix. Une émotion particulière nous accompagne durant la descente pou
r accéder au pied de ces églises. Une vision extraordinaire des façades, les ouvertures en forme de croix ; croix
 latines, swastikas… L’intérieur creusé, sculpté dans la roche donne une idée de l’ingéniosité des architectes,
 des artisans pour aboutir à une œuvre épurée aux lignes magiques. Les ouvertures dispensent une clarté qui
 livre des contrastes saisissants : le royaume de l’ombre et de la lumière.  Des tentures aux couleurs vives
accentuent la beauté de l’architecture. Présentation des croix spécifiques à chaque église par les prêtres
orthodoxes, qui pour la circonstance revêtent leurs habits de lumière et portent des lunettes de soleil pour
 le flash des photos. Des tunnels relient certaines églises entre elles ; passages magiques.
 Dans chaque église l’émotion nous étreint. Nous restons ébahis devant ce travail colossal qui fait de nous
des enfants émerveillés devant tant de foi ; une foi « à creuser des montagnes ».
Nous remontons à l’air libre et la magie des montagnes nimbées d’une douce brume bleutée, succède à la
magie des lieux saints. Ethiopie Terre de richesses.
Cet ensemble architectural, dénommé la nouvelle Jérusalem a été conçue au 12ème siècle, suite à l’impossibilité
 de se rendre en pèlerinage à Jérusalem après la prise de la Ville par Saladin.
Nous quittons le sanctuaire en traversant le « Jourdain » pour nous rendre au Mont des Oliviers situé sur la
 partie haute de Lalibela. Cette petite ascension est récompensée par le paysage grandiose offert à nos yeux.
 Un panoramique à 380° : des chaînes de montagnes encerclent l’horizon ; les plus proches d’une netteté
 saisissante et les plus lointaines ouatées de brume, brume qui offre à notre regard les formes majestueuses
 en gommant le relief.
En dessous de notre promontoire situé à 2.900 mètres, s’étale la vieille ville de Lalibela, ville de toukouls et
 plus haut la ville nouvelle de Lalibela composée de petites maisons rectangulaires d’un seul niveau ; signe
 de la modernité et du développement de l’Ethiopie. Nous redescendons et après ce pèlerinage, nous avons
 succombé aux joies terrestres en savourant une bière Saint-Georges fraîche bien méritée.
 L’instant de reposer nos yeux de toutes ces merveilles et d’échanger nos impressions.

Jeudi 29 novembre

Départ 7 H 

Après un breakfast consistant, départ de Lalibela. La remontée de la route pavée, un dernier regard sur cette
 ville magique et nous empruntons la piste ; direction Mekele.
Une piste merveilleuse qui nous fait découvrir la beauté vertigineuse des paysages ; chaînes de montagnes,
 cols affleurant les 3.000 mètres, pitons rocheux, falaises. Une beauté sauvage émane de ce monde minéral
 et végétal. Nous traversons de nombreux villages de toukouls. Durant les 3H30 de piste nous avons rencontré
 4 véhicules. Les villages vivent en presque autarcie. Pas d’électricité, pas de lignes régulières de bus : une région à
 l’écart pour l’instant du développement. Une vie rude, mais les gens sont souriants et accueillants. Tout au long
de la piste, les moissons nous offrent un spectacle splendide, des enfants gardent les troupeaux. A chaque arrêt
des enfants sortis de nulle part nous entourent ; beaucoup de curiosité. Les paysages défilent somptueux.
 Eucalyptus, acacias d’Abyssinie, mimosas, quelques oliviers, champs de sorgho, de tournesols, de blé, d’orge,
de tef ...   Vallées oasis. Sur le bord de la route nous apercevons une école en plein air. Nous nous arrêtons.
Deux salles de classe constituées de deux abris de branchages ; une pour les filles, une pour les garçons. 
Deux instituteurs dont un en blouse blanche, nous accueillent chaleureusement et nous invitent à entrer dans les
 cabanes de branchages. Des élèves studieux et respectueux qui se lèvent à notre arrivée ; séance photos pour
 garder en souvenir toutes ces frimousses. En notre honneur les filles entament un chant en battant des mains
 et l’une d’entre elles esquisse une danse. Nous sommes émus par cet accueil. Un autre monde, mais un monde
 plein de chaleur et de promesses. Nous laissons quelques stylos et après avoir serré les mains des instituteurs
nous reprenons la piste. Nous reprenons la route à Korem. Nous empruntons une superbe nationale pour la fin
 de notre étape. Tout d’abord direction la ville de Maychew où nous allons visiter un centre d’accueil des enfants
de la Région. Nous sommes accueillis par un travailleur social. Nous pénétrons dans une enceinte où se trouve le
 bâtiment du Centre : simple mais propre et bien tenu. Quatre enfants sont actuellement présents ; trois garçons et
une fille. Des enfants un peu intimidés par notre présence. Ils sont orphelins et ont été placés dans notre Centre
 par les autorités après enquête de la police et des travailleurs sociaux.
Beaucoup d’émotion. Les enfants sont en attente, entourés par une équipe consciencieuse et chaleureuse
 (travailleur social et assistantes maternelles) ; bientôt le départ pour Addis ; un nouveau départ, une nouvelle vie.
 A la fin de la visite nous sommes invités à boire un café, échanges avec le travailleur social, séance photos et nous
 reprenons la route pour Mekele.
Sur la route un lac s’offre à notre vue tel un mirage. Quel contraste après avoir traversé des chaînes de montagnes
arides en ce début d’été. Sur les berges du lac des centaines de bêtes viennent s’abreuver ; impressionnant.
Arrivée à Mekele. Un hôtel superbe au nom surprenant : » le Milano ». Cinq minutes de pause et nous partons
visiter un centre d’accueil. Durant le court trajet nous découvrons une ville moderne et structurée. La ville respire
une certaine aisance ; la deuxième ville d’Ethiopie après Addis. Nous arrivons au centre qui est à l’image de la ville :
 moderne, bien équipé et agréable. Six enfants de 13 mois à 3 ans et demi sont présents.
Les plus grands pas du tout intimidés nous accueillent avec joie. Séance photos des enfants entourés de deux
 assistantes maternelles charmantes et chaleureuses. Une atmosphère de sérénité. Geneviève et Claude échangent
 avec la nurse. Fin de la visite, nous serrons les mains de tout le personnel. Nous quittons le centre émus et
 heureux de voir que le travail accompli porte ses fruits. Un nouvel avenir s’offre à ses enfants.
La perspective pour certains d’entre eux de vivre dans une famille nous réchauffe le cœur.
Petite ballade dans la ville proposée par Windis malgré la fatigue qu’il accumule depuis plusieurs jours.
Ensuite une promenade pédestre pour sentir la ville et nous détendre. Un bon repas et nous regagnons nos
 chambres car demain nous attend  une bonne étape.

 

Vendredi 30 novembre
Départ 8H Direction KOMBLCHA

Nous refaisons en sens inverse une partie de la route. Un arrêt est prévu à Dessie où nous devons visiter
 un autre centre d’accueil. Toujours le même accueil chaleureux, des locaux propres et accueillants.
Un personnel compétent et enthousiaste au service des enfants. Puis direction Le Service Social de
Dessie où Geneviève et Claude ont pris rendez-vous avec un responsable du Bolsa.
Nous sommes reçus par le responsable en présence du Directeur du centre d’accueil.
Une entrevue intéressante où toutes les questions de Geneviève ont reçu réponse sur le fonctionnement
des centres, sur le parcours des enfants recueillis. Un homme charmant disponible et chaleureux
remerciant l’Association pour son action envers les enfants orphelins. Remerciements réciproques pour
son intérêt dans sa mission et son accueil. 
Départ pour Kombolcha où nous arrivons dans une nuit noire suite à une coupure de courant.
Heureusement l’hôtel dispose d’un groupe électrogène. Repas où nous faisons le point sur nos
rencontres de la journée et direction les chambres pour un sommeil réparateur.

Samedi 1er décembre
Départ 8H pour Addis

Une route déjà parcourue, quelques instants de somnolence. Arrivée à Addis à 16H. Une douche et une
petite ballade dans les rues avec Claude. Une petite place avec un petit marché de légumes et de fruits.
Puis retour à la villa d’Yves Ferrez. Repas et direction nos lits car demain matin nous devons accueillir les
familles (trois couples) à l’aéroport d’Addis.

 

Dimanche 2 décembre 
Aéroport d’Addis 

Les familles apparaissent chargées de leurs bagages et de ceux confiés par Jean François Gillet.
Accueil, embrassades et direction la guest house. Nous invitons les familles à prendre un petit déjeuner,
une douche à fin de remise en forme. La tension est palpable, l’impatience de voir leurs enfants, ce
moment tant attendu du premier contact, de la découverte. 10H départ pour le Toukoul. Arrivée le
 portail s’ouvre pour laisser passer les bus. Les familles sont accueillies par le personnel et sont invitées
 à entrer dans le salon d’accueil. Impatience, tension. Enfin les enfants arrivent avec les nurses.
Le bonheur, la joie, les larmes des parents qui vivent avec force et ferveur cette première rencontre.
L’intensité des sentiments nous envahit nous aussi. Refermons le salon d’accueil et laissons les parents
à leur intimité.
Midi, les nurses reviennent chercher les enfants. Beaucoup d’émotions : des parents heureux et certains
aussi un peu inquiets de ne pas réussir leur rencontre avec leurs enfants. Nous les rassurons, il reste
encore trois matinées pour les familles pour apprivoiser leurs enfants et se faire apprivoiser par eux.
Direction l’IGTC pour un repas savoureux préparé par le Chef. Les échanges fusent, puis les plaisanteries
les rires, la tension accumulée s’estompe, la sérénité s’installe; le bonheur. Des familles super, sympa,
des liens se créent. 
Un café et un moment de repos.
L’après midi, pendant que les familles se reposent, échangent, nous partons pour le Toukoul II qui
accueille les enfants qui viennent des centres. Ils sont en transit avant de partir pour le Toukoul I ou le
Toukoul III (Bourrayou) ; A l’arrivée des centres, les enfants sont pris en charge médicalement et sont
suivis jusqu’à leur transfert. Nous sommes toujours accueillis avec des sourires et beaucoup de chaleur.
Le Toukoul II est constitué de deux rangées de bâtiments modernes, bien entretenus. Les enfants sont
en bonne santé et souriants. Nous rencontrons le médecin en charge du suivi ; une femme passionnée
et chaleureuse. Encore un oasis.
Départ. Nous récupérons les parents pour une petite visite d’Addis notamment la place du Millénium.
Des drapeaux, des photos géantes des présidents éthiopiens successifs, des présidents de l’OUA,
étendards immenses sur lesquels figurent les inscriptions « MILLENIUM 2000 »,  une immense colombe,
des gradins en terre où s’entraînent les coureurs. Nous avons demandé à Salomon qui avait participé à
une course une semaine auparavant de nous faire une petite démonstration, ce qu’il a fait sur quelques
mètres. Un point de vue sur les avenues bordées d’immeubles modernes (Siège de l’OUA, hôtel de
 renommée internationale, Bureaux…) Addis s’inscrit dans la modernité ; partout des constructions
d’immeubles d’habitation entourées de leurs échafaudages d’eucalyptus, des aménagements routiers
impressionnants. Addis, un chantier permanent.Après cette petite ballade retour à la guest house.
Repas dans une ambiance décontractée. Et coucher pour les parents après une journée intense en émotions.  

 

 

Lundi 3 décembre

Nous passons à la Guest House. Retrouvailles avec Tzegaye, le bonheur de se retrouver après ta visite
en France. Tu n’as pas changé, toujours aussi jovial, aussi chaleureux.  
10H retour au Toukoul avec les parents. Le salon d’accueil, les enfants arrivent. L’émotion des parents.
Refermons la porte. Pendant ce temps nous faisons connaissance des enfants dont nous aurons la
charge pendant le voyage. 3 boutchous adorables et un plus grand espiègle heureux de vivre.
Midi, les parents remettent les enfants aux nurses. Sur leur visage le bonheur, la joie, l’apprivoisement
 se concrétise, les familles se construisent. 

 

Après midi

Départ pour Bourrayou ou Toukoul III 
Il s’agit d’un centre recueillant les enfants non adoptables.
Nous sommes reçus par les responsables du centre et une visite guidée de deux heures nous est proposée.
 Découverte des lieux. Deux immenses toukouls ; lieux des repas, une bibliothèque tenue par un des
enfants. Les dortoirs, la salle de télé et de rencontre des enfants, les ateliers de métallerie, de menuiserie,
  présentés par les professeurs, où sont confectionnés des lits, des meubles pour les toukouls et pour le
commerce. Aperçu des ateliers de couture, de tissage, fermés car les cours étaient terminés.
Visite de la ferme ; élevage de vaches pour leur lait, des petits veaux dans leur enclos. Impressionnant toute
cette organisation. Présentation de l’élève le plus brillant du Toukoul, fierté de l’élève et du directeur ;
félicitations du groupe. Fin de la visite : passionnante. Au moment du départ, les habitants alentour
 viennent acheter le lait en surplus, car le lait principalement nourrit les bébés du Toukoul.
Nous grimpons dans les bus, la tête pleine des explications du Directeur du centre. Une visite instructive.
Retour à la Guest House. Repas, ambiance joyeuse.

Mardi 3 décembre.

Claude et Geneviève passent la journée à Addis pour assister à un jugement à la Cour, pour rencontrer
des interlocuteurs au Ministère de la Santé et de la famille.
9H30 Geneviève n° 2 et moi même accompagnons les familles au Toukoul.
Les liens avec leurs enfants s’affirment, se resserrent. Un vrai bonheur.
12H départ vers le Pont des Portugais. Une ambiance colonie de vacances et un voyage découverte
des paysages éthiopiens pour les familles. Pique nique sur une aire commémoration de la route
 construite par les Japonais. Un belvédère nous permet découvrir un paysage grandiose. Canyons,
chaines de montagnes.
Nous reprenons le bus et arrêt 2 km plus loin. Accompagnés de guides locaux nous partons en
direction du pont des Portugais. Un spectacle grandiose nous attend : un pont de pierre surplombe
 des chutes d’eau. Nous descendons les admirer plus bas.
Des cascades en étage dévalent la montagne pour se jeter dans le Nil que nous apercevons au fond
de la vallée. Des étages de cultures illuminés par un soleil d’été, un sentier sinueux surplombant les
falaises, nous permet de découvrir des paysages à couper le souffle.  Un après midi merveilleux
que tout le monde a apprécié dans une ambiance estivale. Après un rafraichissement pris sur la
terrasse d’un toukoul  nous repartons vers les 16H15 en direction d’Addis. Les embouteillages
dans les faubourgs d’Addis et retour à la Guest House. Repas au cours duquel nous échangeons
nos impressions sur la ballade au Pont des Portugais et au cours duquel Geneviève et Claude 
nous racontent leur journée studieuse.

Mercredi 4 décembre
Le dernier jour à Addis.

Les parents partent au Toukoul.
Pendant ce temps nous partons avec Salomon au Mercato acheter de l’artisanat. Le Mercato,
le plus grand marché d’Afrique. Impressionnant ; les couleurs, les odeurs, la foule, les minibus,
les camions de livraison.. Nous rentrons dans une halle où Geneviève et Claude ont leurs fournisseurs.
Choix, marchandages ; nous remplissons les sacs. Des objets, des vêtements magnifiques trônent dans
les échoppes. L’envie de tout acheter, mais il faut rester raisonnable. Le Mercato, un lieu de vie, une
foule qui sillonne le quartier. Revenir un jour et prendre  le temps de le découvrir dans sa totalité.
les achats sont terminés, nous sortons à la lumière et chargeons le bus. Direction l’IGTC pour le repas.
Nous retrouvons les familles. Des familles heureuses car après cette dernière visite, les enfants ont
adopté leurs parents. La joie des parents est palpable. Ils sont prêts à s’envoler ce soir pour une vie nouvelle.
L’après midi nous laissons les parents au calme à la guest house.
Nous partons à la Villa d’Yves Ferrez où nos deux Geneviève vont conditionner l’artisanat.
Claude et moi-même partons avec Salomon acheter des CD musique éthiopienne. Une mission qui nous
tient à cœur car durant notre périple les cassettes de Windis nous ont conquis. Grâce aux conseils de
Salomon nous avons fait provision de musique et avons hâte de les écouter en France.
18H Repas à l’IGTC – notre dernier repas ensemble sur cette terre d’Ethiopie. Un repas joyeux teinté de
nostalgie. Yves Ferrez vient nous saluer et nous souhaiter bon voyage.
20H départ pour le Toukoul – Le grand jour ; les parents prennent leurs enfants dans leurs bras pour un
long voyage ; le voyage de la vie. Quant à nous, nous prenons dans nos bras les enfants des familles qui
nous attendent à Roissy. Le personnel, le médecin, les nurses nous disent au revoir et disent au revoir
aux enfants. Quelle émotion dans ces adieux. 
Nous montons dans les bus, derniers adieux : signes de la main. Aéroport d’Addis. Au revoir à Salomon,
Daniel, l’impression de quitter une deuxième famille, un deuxième pays d’adoption.
L’attente, les douanes, les contrôles, l’embarquement  et enfin minuit,  le décollage du BOEING CIGOGNE
qui prend de l’altitude et s’enfonce dans la nuit : direction Roissy.  
Un grand merci à Yves Ferrez, Salomon, Wendys, et tous les personnels des centres pour leur accueil,
 leur convivialité.

 Jeudi 5 décembre
6h du matin 

Arrivée à Roissy. 
Après les formalités, nous atteignons la zone arrivée où nous attendent les parents : des sourires, des
larmes de joie, des embrassades. Le bonheur, un nouveau départ avec leur enfant tant désiré.
Good bye Ethiopie.

Dure, dure la transition. Des images plein la tête, des émotions plein le cœur. Good bye Ethiopie
et qui sait, à bientôt.

Georges MINAIRE - A
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EgliseScéne de rue à Kombolcha